Louée
sois-tu! Corne nomade Fille fidèle Du trottoir
des courants d'air
Que tu sois image Ou que tu sois
mirage Peu me chaut Bohémienne abondance Car en
tous lieux je t'aime Tout autant que l'on aime Pour autant
que l'on hume Les fragrances intenses D'un parterre de
belles-de-nuit
Jette les dés Palinodie Abats
les cartes Des fêtes troubles
Cache ton
sein Hôtesse d'abondance Fille perfide Garde tes
sous Et tes dessous
Dans le lit des petits-matins De
la concupiscence Je décline le leurre De tes
tartines intestines
*
Femmes Femmes de nos
vies Femmes sources de vies Femme Femme fée Femme
couronnée de Lune Femme relais Femme
dame-Jeanne Femme qui figure Femme qui préfigure Femme
qui configure
Femme Après le cri de la vie Toi
seule connaît l'intime limite De cette force Vibrante
et délivrante Qui s'apaise en cet instant Faisant de
nous Notre prochain Ce nouveau passant Révocable
L'âme
nubile D'une ingénue Devenant femme trame Son
filigrane D'échographie
le 7 mars
2004.
*
Vagissements dans le berceau - État
de grâces - Te voilà devenu Dans l'essor de
l'effort Citoyen-obligé D'un lente métamorphose
Tu
rêves sous ton aile Tu rêves donc tu es Tu
rêves donc tu crois Que tu es sous ton aile Tu couves
ton credo Et tes œufs d'or Décrochés de
la lune Dansent sur tes jumelles
Dans l'ombilic du
monde Situé constamment Au centre du futur
immédiat Tu seras flagorneur De
l'assujettissement Ou tu ne seras guère Qu'un
placenta qui se rebelle
Ne cherche pas L'infidèle
noyau De l'incommensurable Le fœtus du futur Parangon
de fertilité Meurt toujours dans l'essence De sa
propre naissance
Seul demeure L'hydre des
conséquences
Et si tu rêves trop longtemps Tu
vaqueras reclus Sur le parcours des aigles Chorégraphe
autoproclamé Du cimetière des chimères
*
Le
poète recrute Son délire d'iconoclasme Dans
l'onanisme fendu Des lendemains
Le sexe du
texte Cultive Le culte auguste De la sève des
vers Parfumés à la fleur des mots
Alors
transparaît En son endroit La quintessence De
l'océan Transparent et
mobile
L'étrange Virginal S'emporte et
virevolte A la manière D'une sardonique tornade Dans
sa traversée du désert
Le démon de ta
vie Éclabousse le zéphyr De ta blanche
conscience Tapie dans le ciment De ta
lucidité
*
Plagiant Le geste du
cocher Sans répit tu fouettes Le Taureau
embusqué Canon des astres Dans la géométrie De
ta galaxie
La rumeur se délite Sur le contour du
silence Jardin d'abondance Où le bonheur Construit
les vapeurs Qui dialoguent avec Le commencement Du
ciel
Pas d'éloges Pour l'horloge Du futur Qui
s'arroge L'exclusivité Du Léviathan De
l'éternité
*
On voudrait
voir S'élever plus souvent Le bonheur de la
vérité Dans le creux des vagues De la
chevelure Ensorcelée du vent
On demeure
continuellement En décalage Sur la lisière Du
fil du rasoir De son âge
Ne fustigeons pas Le
miroir qui enjambe Le fleuve à malice Dont la
surface lisse Pourrait bien être Saupoudrée de
bienséance
*
C'est la musique de la
neige Dont les pétales meurent A travers
l'œil-de-bœuf Qui parle le mieux Au
Silence
C'est la descente piquante Du blanc manteau de
l'hiver Sur l'escalier de l'horizon Qui nous réapprend La
Sérénité
C'est la porte fermée Et
la chaleur De la cheminée Qui vont nous conduire A
cheminer Au rythme du rite De la Réciprocité
*
Isolé Dans
l'épicentre Du moyen-âge De son
voisinage L'humain-araignée Sans aucun but Éjacule
sans fin Le cœur du centre de sa toile Dans le temps
partagé De la ville Des rues sans noms et sans
amour Désolé
*
Avantage
ventru Chu des nues de l'inconnu Long métrage d'un
scénario obèse Où jubile ma vie Vagues
suppléments d'âme Charroi pentu Des
plages fendues De sable fin Du temps latent
Séduis-moi! Ô!
lucide sirène Spirituelle jeunesse patriarcale Petite
sœur des lendemains
Déesse
d'ambroisie Accorde à mes jambes ingambes Le pluriel
de la solitude Amant Poivre et sel de la vie Aimanté
par l'après Aimant Dans son élément
*
Les
bulles de béton De la garance urbaine Me parlent de
la vie De ces tiroirs de luxe Et des pavés qu'on
jette Dans la mare Du tintamarre L'ubac vertical Des
charades de lucre sombres Sombre dans le verso De son ombre
portée
Je loue le firmament De ton œil
aérien De soleil ou de pluie Qui m'exhorte
Manès D'aiguiser l'analyse Du préalable De
mes assentiments
*
Garde ta bulle dans ta
main Regarde Dans tes lunettes du lendemain Cueilles A
fleur de peau Recueilles dans tes mains Les liasses De
feuilles des regards Emportées par le vent Du destin
clandestin
Bande tes écoutilles Et
parle-moi Parle-moi de tout Parle-moi du contraire Je te
parlerai aussi De tout et du contraire Ainsi que du
contraire Du contraire
Bénis le pain blanc De
la paix de naguère Bénis le paisible
poussin Bénis l'œuf opaque Des
lendemains
*
Est-il toujours utile De traire la
voie lactée Intacte dont acte Et les critères
des cratères fumants De l'arbitraire horoscope Aux
perles de lait étalées Sur la couche blanche De
Junon
Vole torride taureau Commis des comètes Vole
pour tes images Vole au hasard des astres De désastres
en destinées Ange ou démon vole Vole le
Carpe-diem De la démagogie
*
|
Sous
sa mantille De tulle incandescent L'aube indécente Lève
le voile Sur son ciel de brique
Couchée sur
l'ocre du papier Une plume fantasque Caresse la
joliesse Des dessous de la lune Peau d'orange
céleste Callipyge à califourchon
L'extrémité
d'un index En toute intimité Se pose avec
délicatesse Sur les lèvres charnues D'une
bouche de lune
Frustré de tout baiser Poète
platonique De ta lyre délire Quand les plumes de
lune Volent sur tes épaules C'est le génie En
l'honneur sublimé Qui neige ses pelures Sur le sel
de ta chevelure
*
Humilié L'animal
dressé Ou fier de l'être
Humilié L'homme
affaibli par le vide De l'océan de la vie Dont
l'œuvre pâlie S'en va à vau l'eau
Est-il
utile de débarquer Sur les langues de sable Des
plages de la mer morte A la délivrance De
l'ignorance perdue
Nul ne révoquera le
soliloque Tant que l'herbe Prête à
couper Poussera sous le pied Mais que restera-t-il Du
caviar D'une vie de paroles
*
Sur le fait des
bienfaits Ne nous leurrons pas Sachant que le hasard N'a
pas de comptes à rendre Au futur immédiat
Le
silence est interne A l'école de la conscience Sa
vérité Pour s'évader doit s'élever Par
delà le mur Sur les frêles épaules De
la prescience Dans le but d'épier Le rite
cristallin De l'intransigeance Pendant qu'il tient la
main A l'office des lendemains
*
Que cherchent
les regards Empruntés ou complices Du carnaval
quotidien De la promiscuité?
Dans les rets d'un
regard Je me plais à bercer L'enfance de la
plénitude Parfois
Tombant souvent de haut Dans
de bas aléas Quel est le bénéfice Du
désenchantement
Une société De
silence fossile Est complice des coups de griffes De
l'idiome du bénéfice Souvent
Poète Ermite
de ta chambre d'ambre Prohibant l'infinitude Tu déshabilles
les vétilles Du bénéfice Toujours
*
Quand
nos yeux sont ouverts Carrefours vibratoires Sur le tarmac
d'ici Les bulles magiques de l'instantané Se posent
et explosent Libérant leurs présents Dans la
poussière fugitive Des cendres chaudes qui
déménagent Invitées à
co-habiter En l'abondance des lendemains
*
C'est
décidé Je sais pourquoi Je vieillirai plus Je
ne pharaoniquerai pas
Je vais de ce pas Me passer du
passé Martelé de fastes Ou de désastres On
ne vent point Les astres pour le prix du vent
Je ne
suis rien Qu'un appendice de la mer Qu'un éther
immergé Dans le futur Que personne ne
loue Locataire De l'hypogée de l'exhaustif A la
mode gravée A l'envers sous le marbre
Je ne suis
rien Qu'un original Telle une chapelure De pain
d'épices Réoriginalisé
A quoi
pourrait servir Le culte occulte Du nombril du lendemain Il
faudra tous un jour Sans se retourner Abandonner Sur la
route du sel L'ultime placebo de l'envie
Je me dois
enfin De rendre grâce A la pelote de grâces Que
j'ai toujours De bonne grâce Patiemment
dénouée
*
Avant que la paranoïa Ne
caresse à rebrousse plumes Le dos courbé D'une
mélancolie (A qui je n'entends pas Donner vie) J'ai
désarçonné la colère Connue pour
être cavalière Et je vais désormais En
tous sens Et en tous lieux Pactiser avec la
Liberté
*
Dans la maison des mots Le
meilleur d'entre tous Est peut-être celui Qui tenu à
l'écart Nourri du vent des circonstances N'a pas
encore été L'élu du concours
d'exister
Au delà de la langue de bois Devenir
Poète-mémoire Suspendu Entre émotion
et sensation Poète-giroflée Houille blanche
des gargouilles De sa civilisation
Sur le chemin de ma
raison J'ai brisé le ciment De mes
balbutiements Ruse Hiérarchie
enchanteresse Enivre-moi de vin nouveau Fermenté au
hasard de tes Muses
Ringarde sauvegarde Ô
lucide Poète Quand le canon fébrile Censure
tes figures De sensualité Toute haine à la
chaîne Ne vaudra guère mieux Que la jambe de
bois Du soldat De la sincérité
Sur la
route du doute Je m'adonne A la virginité
*
Météore
nomade Tu marches sur le fil De ta métamorphose En
tous sens de la vie
Hume! la musique Celle qui
décante Faits et dates Plus tous les bienfaits De
ton auguste scénario
Dévore! les
fragrances Et laisse s'écouler Le miel
providentiel De tes songes pluriels
Écoute!
L'ascension Des ronds de fumée Dispensés par
l'élévation De tes intenses
pensées
Regarde! Tes sensations à fleur
de pouls Déchaîne La chaîne de ton
collier De perles d'antan
Saisis! L'arbre témoin De
la terre des chemins Sur des parchemins dépassés Sème
et récolte! La Sérénité Qui
touche au truisme De l'Altruisme
*
Toi le
temps! Métronome régulateur De la barque
baroque De l'enfer des autres
Toi! Le temps Qui me
condamne Obstinément Aux semelles lestées de
plomb
Toi! Le temps Du credo arrosoir Et du crédit
de la passoire
Toi! Le temps Devenant gourd Qui
neige sur mes privilèges
Toi! Le temps Des
mirages
Toi le temps Précédant le
silence Repense tes cadences J'ai divorcé de toutes
transes Et dompté la colère Ma divine
poésie Garde la tête légère
*
Banqueroute
généreuse Au détour de vingt mille
jours Où tu reste terrestre Encordé Au
fil-d'Ariane Des lendemains
L'inconscience Dans
l'opulence Se met en transes Et décadastre L'onirique
cheminement Des chastes châteaux du filament Marionnette
de lune
Fidèle poète Depuis ton
crépuscule Tu peux t'offrir la Lune Claque tous les
centimes Issus des poches D'une ultime infortune Sans
une seule issue
*
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