Elles! Ont-elles
voulu porter Au gré d'un vent magique Le silence
intérieur Sous leurs ailes fossiles Doux écrin
de satin Pour leur ambre-saphique
Elles! Courtisanes
des corps Et disciples fidèles D'un e
lové dans
l'o Tendres
hémisphères Dérivant en hiatus Vers la
terre permise
Elles! Douces sœurs des
douceurs Rebelles De la nacelle de leurs
prunelles Éclairent de volupté Le parvis du
futur De leur marguerite effeuillée
***
à
Juliette GRECO!
Porosité Guibbertine et
Gauguine
Jolie môme! À notre
intimité J'intime d'étancher La soif de ton
envie de lyre Sevrée D'un poème suprême Sous
ta rétine Guibbertine
Virtuelle
Gauguine-ingénue Sous tes dessous ténus Court
le bonheur rêveur Que ton corps alangui Incorpore à
l'instant Clandestin du décor
Doucement
caressées Les pages souples de l'ouvrage Roulent
sous la délicatesse De ton index humidifié Pas
à pas Tel un funambule En recherche D'intenses
sensations ascensionnelles
Balançoire tendue Où
la pupille oscille Entre les mots de l'homme Et l'âme
Au
miroir du jardin De ta claire fontaine Tu vois un
poète Gourou De l'harmonie prégnante
Tu
le veux lumineux Il t'apparaît rayonnant
Tu le
veux tendre Il se révèle romantique
Tu le
veux dispos Il se découvre disposé À
ta merci Entre tes doigts Poreuse inclinaison Tu
aimes Tu lis On s'aime on se lie
Dans l'osmose
inconnue La chair sustente le verbe L'ostentation alimente
le rêve Le rêve tentera la chair
Jardins
secrets dépaysés Où murmurent les
liserons Rendez-vous des faveurs Sous la pergola de leur
âme
***
Quand l'immédiat d'une
vie Défriche la piste De l'épistolaire Le
sourire invisible De l'ange du sublime Plonge sa plume
d'or Dans un bain parfumé De couleurs et de
brumes Tel le soleil couchant Quand l'horizon se
fond Doucement dans la mer
***
à CHICO et
ses Gypsies
Une guitare hurle! Une guitare pleure! Une
guitare parle À la fille du vent - Flamenca - Les
cordes de gypsies Enrubannent ses mains Dans le fuseau de
grâce D'un érotisme furibond
Sémillante
gitane Dans un magnétisme insolant Un clair-obscur
concupiscent Croque ton corps en filigrane
Ivre
d'incantations Le ban autour de toi D'un élan sans
pareil Fait claquer ton drapeau
Et tes mille
volants Confondent leurs hélices Portées par
le délire De la complicité
Ton ire sans
courroux Génique et volcanique, Tel un brasier de
lave Crépite sous tes pas Sous l'écorce du
vent Ton vent fiévreux Ensorcelé de
plénitude
***
Sur une page blanche Près
du buvard bavard Tu déflores le temps En
butinant Florès
Mille raisons ardentes Fusent
et te refusent Éphémères ou prospères La
spirale D'oser
Futile autant qu'utile Tu sens et tu
pressens L'arpège des couleurs Rose
Et tu
fermes les yeux Tu muses chez les Muses Scrutant l'instant
à naître Puits d'images magiques Poème
Tu
marches sur le charme Les dires les désirs Frontière
« du mourir » Mini-mort Éros
Pour
que s'épanche Ta carte blanche Poète
grisé Aime! Aime ce vin Primeur de vérité En
l'honneur partagé Par des lèvres de
Muses
Ose L'éros Rose Poème Aime
***
Démolir
le mur de la honte Où telle mégère
rigide Crache le sel acrimonieux De l'amertume
Musicaliser
la rancune Au son d'un hymne A la joie D'une nuit Offrir
le frisson D'un ciel partagé
***
A fleur
de peau Du tambour mental Entendre le roulement
sublime D'un émoi couronné Et dans
l'embellie Du délice des peaux enragées Le
désir coule aussi Dans le miel du
regard
***
Originel L'interdit projeté A
travers l'arrogance d'un fruit Sustente et tente Le suc
éternel fendu De la chair défendue D'un arbre
d'Éden
En prenant le bonheur par la taille La
vie a coulé des entrailles
***
Femme
motion
La lave du volcan Libère de ton ventre La
cédille de l'ange Porteur des sensations De la
métamorphose De ton sang Couronnant la douleur
noble Qui ruisselle
Femme émotion
Sur ta
peau dénudée Tes fils Arrachés aux
contours De la loi des étoiles Récompensent
l'accueil tendre De ton sein concepteur De ton cœur
professeur
***
Dans la maison des mots Le
meilleur d'entre tous Pourrait être Celui qui Tenu
à l'écart nourri Du vent des circonstances N'a
pas encore été L'élu du concours
d'exister
Piètre exclu! Oublié! Le
sait-on? Ce non-être
***
Inhumain
et glouton Le ciel n'a pas de ventre Mais digère
pourtant L'émouvante spirale Du sablier
mouvant Boulimie inlassable Des questions sans
réponses
Dénoncer la terreur Qui te glace
le dos A l'idée d'accoster à jamais Sur la
spirale intemporelle De l'escalier D'un univers sans
fin
***
Sur un tapis soyeux Fait de plume et de
mousse Portée par la force des cuivres La Musique
possessive Ennoblie par le vent Se dissipe dans
l'onde Pour atteindre la pureté Du cristal
Certains
vont choix-porter Sur les strates célestes Des
Chopin Bach et Vivaldi
D'autres vont s'élever Sur
des variations Pour une seule voix
Bonheur à
ceux Dont la vague de l'âme Chavire Dans les
profondeurs de l'oreille Dès qu'un accordéon
tricote Les soubresauts bavards Du fil de la pelote Des
mailles du tango
Frissons émancipés Avez-vous
donc des larmes?
***
Ouvrir
unilatéralement Le sésame Du rêve de
voyages Qui professe une nuit sans bagage Tavelée
aux couleurs Des palettes secrètes De l'hypnose Qui
déraisonne
Sous l'effet de la pulpe charnelle De
son intime closerie Un démon de satin S'autoproclame
otage Et partage le pèlerinage Des lubies
lubriques D'une onirique nudité Portée aux
nues
***
En retard L'amoureux Interdit et
frustré De l'espoir du matin Sublime le sillon De
ta chemise ouverte Pour nourrir à dessein Son
désir affamé Tout au long D'une journée
sans toi
***
L'ailleurs occasionnel Coiffe
l'illégitime De tissus de crépon de
soi-même Froissé dans l'incorporel De
pulsions Vertes et médianes
Au signal du temps
divisé Doublant le cap de bonne espérance La
main de l'intransigeance Réinvente la démesure
Petit
ailleurs Des retrouvailles Vaille que vaille Portes
ouvertes Au vent du large Des indiscrétions Autour
de l'œil du monde
***
Le poète
recrute Son délire d'iconoclasme Dans l'onanisme
fendu Des lendemains
Le sexe du texte Cultive Le
culte auguste De la sève des vers Parfumés à
la fleur des mots
Alors transparaît En son
endroit La quintessence D'un océan Transparent et
mobile
L'étrange Virginal S'emporte et
virevolte A la manière D'une satanique tornade Dans
sa traversée du désert
Le démon de la
vie Éclabousse le zénith D'une blanche
conscience Tapie dans le soleil De son
épanchement
***
C'est la musique de la
neige Dont les arpèges meurent A travers
l'œil-de-bœuf Qui parle le mieux Au
Silence
C'est la descente piquante Du blanc
manteau de l'hiver Sur l'escalier de l'horizon Qui nous
réapprend La Sérénité
C'est
la porte fermée Et la chaleur De la cheminée Qui
conduisent À cheminer Au rite du culte charnel De
la Réciprocité
***
Avantage
ventru Chu des nues de l'inconnu Long métrage d'un
scénario obèse Où jubile la vie Vagues
suppléments d'âme Ressacs perdus Des plages
grenues De sable fin Du temps latent
Séduis-moi! Sereine
sirène Spirituelle jeunesse patriarcale Petite sœur
des lendemains
Déesse d'ambroisie Accorde à
mes jambes ingambes Le pluriel de la solitude Amant Poivre
et sel de la vie Aimanté par l'après Aimant Dans
son élément
***
À Paul
ELUARD!
Sous sa mantille De tulle incandescent L'aube
indécente Lève le voile Sur son ciel de
rose-brique
Couchée sur l'ocre du papier Une
plume fantasque Caresse la joliesse Des dessous de la
lune Peau d'orange céleste Callipyge à
califourchon
L'extrémité d'un index En
toute intimité Se pose avec délicatesse Sur
les lèvres charnues D'une bouche de l'une
Frustré
de tout baiser Poète platonique De ta lyre
délire Quand les plumes de lune Volent sur tes
épaules C'est le génie Élu art
sublimé Qui neige ses pelures Sur le sel de ta
chevelure
***
Fils-amants
File-indiennons-nous! Faufile-toi! Fil
d'Ariane-moi! Filigrane-moi! Filoute-nous Fil-en-aiguillons-nous! Parfilons-nous! Filature-moi! Ne
nous filamentons pas trop! Philanthropons-nous Ne
filons-mauvais-coton pas! Philharmonisons-nous! Je
me fil-à-plomberai!
***
|
Au
delà de la langue de bois Devenir
Poète-mémoire Suspendu Entre émotion
et sensation Poète-giroflée Enraciné
dans les gargouilles De sa civilisation
Sur le chemin
de ma raison J'ai brisé le ciment De mes
balbutiements Ruse enchanteresse Enivre-moi de nouvelles
essences Du laurier fleur Couronné dans le secret
des Muses
Ringarde sauvegarde Lucide Poète Quand
le canon fébrile Censure tes figures De
sensualité Toute haine à la chaîne Ne
vaudra guère mieux Que l'idée De la jambe de
bois Du soldat De la sincérité
Doute Sur
ta route Terne et subalterne Je m'adonne à la
virginité
***
Pour toujours Souvenir
gravé Dans le Phénix De ma mémoire De
pierre tendre :
Gracile fleur de corail Métissée
de vanille Au ventre d'une fille Et l'ivresse Des larmes
de sel - Hyménée à la Joie - À
la Muse qui m'a offert Son Icône de Raisins
Verts
***
Le gris intime de minuit Conjugue à
l'imparfait Le souvenir diaphane De n'importe quel
visage Si cher soit-il La nébulosité
s'embourbe Dans le cloaque D'un coït de songes
obliques
Derrière le mur Du tribunal de
l'adversité L'incube utilise sa nuit Pour récuser Le
monde scrutateur Et les propos bifides
Le plaisir
anticipé Mouille cette rivière Qui pénètre
la veine De son propre lit Ascension vers l'illégitime Où
l'edelweiss carnivore Dévore les
scrupules-inventeurs De la semence de l'ignorance
Narcisse
a dû pétrir Sa montagne d'oublis Dans la pâte
à sel Du soliloque de sa faconde Préférant
défiler Sans ses témoins de plomb Bien seul
devant lui même
***
On se donne
nécessairement Ces occasions de déguster Dans
le calice du passé Ce vin de garde sirupeux Qui
réinvente la mémoire Gustative et olfactive Des
millésimes De la fugacité
On se donne
parfois Ou souvent Des occasions de boire Ce vin nouveau
tiré Immodérément Du cristal
translucide De la perspective De nos pensées
ouvertes Sur le regard des autres
Et l'on se donne le
droit De s'élever vers ces vapeurs Fertiles et
sublimes Relevant du domaine Et de la part des Anges -
Nos vins des lendemains -
***
A l'insu du
soleil Le sommeil se complaît A reposer la tête Sur
le sein tendre De la nuit
Douze coups de
minuit Inséminent les heures Dans le ventre chaud De
la file des lendemains
Alors le raisin de la nuit Fermente
dans ces rêves Venus de nulle part
***
«Ronde
des regards» En douce Douce Liberté Fol
attrait!
Tu vois Je regarde Nous jetons Un
œil
Faux jeton L'œil girouette De la
concupiscence Lucide et translucide Bouteille à la
mer Se jette Sur un genou Je-nous Pirouette!
***
À
Joan Baez :
Issus des replis froissés De ma
mémoire Combien de papillons Ou combien de
pétales Nourris de mélodies Et de
coquelicots Combien de souvenirs Combien d'ondes
girondes Sont revenus mêler Leur pollen à
l'espace
«Écoute mon ami!» Sous
l'essence des cieux L'embellie D'un ruisseau métissé De
paillettes de miel Et de larmes de ciel Écoute! La
douce voix d'airain Hérissant les frissons Née
d'une gorge d'or Enfantée dans sang du reflet De la
force d'une âme
«Écoute!» «La
réponse est dans le vent»
***
À
l'orée d'une nuit de juillet Une main délurée Du
bout des doigts effleure L'air des bulles de jazz
Sous
le pouls de Toulouse Une trompette glousse Son délire
feutré Éclabousse le blues Avant de
s'ébrouer Dans la tessiture du vent
L'écho
complice de l'écho Défrise ses volutes Tel
le volubilis D'une oasis occulte Et déchire le
soir Figé dans sa splendeur
L'encens
évanescent Du monologue enivre «L'espéranto»
très haut Déclame sa clameur Conviant aux
orgies De ses noces de cuivre
***
Séquence
après séquence Dans le filtre du ciel qui
passe Moudre le grain de nos instants Torréfiés
à souhait Pour le meilleur Donner à boire
L'ivresse de l'instinct Évanescent Aux lèvres
prospères Du cosmos
***
Hardie L'histoire
d'ensemencer Les idées dans la Pierre De lier
le limon A l'amont du torrent D'éluder l'instant Du
malentendon d'argile Avec l'aval De la nuit des
peuples
Tu sais! une chapelle Tu sais! un
harmonium Tu sais! cette musique Opposée à
l'amer Tu sais! l'hallali Du frisson dans le cou Tu
sais! Que l'on ne peut choisir Le moment de partir Sous
l'arc-en-ciel qui pleure Tu sais! que sous quarante-huit
heures Entre chair et ciel La terre fumera Tu sais
: «Que ma joie demeure»
***
Survivre! Raviver
le feu Sous la cendre Le désir se consume Ainsi
que dans un rêve
Surgésir! De
triangles en étoiles De cinq branches En cinq
sens Une tige séduit Une petite fleur Savoir
vivre sa mort Vertige Sans remords
Surnaître!
***
Venu
d'une nouvelle Nano-galaxie Vers le monde Des gens qui
s'aiment Un regard éclairant Se fiance parfois Au
fil de soi. Ou étrenne la traîne Des
matins de satin
Va délire empourpré Embrasse
l'inconnu Des secondes promises Aux douceurs que la
vie Convie aux lits de roses
***
Peau-aime!
Pendant
que l'œil du deuil Dissimule ou simule La nuit écrit
un jour nouveau
Est-il un esprit sain Délivrant
du néant Envahisseur De sillage en corps
sage
Enraciné Dans le futur du couple Le
rhizome refleurira Délivrant le sol de la
léthargie Pour des moissons de regain tendre
Sous
les soupirs d'un aspirant Les doigts se croiseront Sur les
bretelles de la Liberté Et la pierre bloquée A
mi-pente «Boule-de-neigera» De ferveur
en ferveur Franches avalanches Sur le travers-sain De
la consensualité
Alors les bleus de la
passion Brûleront dans les veines avides Chaudes
larmes sombres Embrasant l'antre d'un autre Où l'âme
sombre Dans la complicité de l'accomplissement
Couché
sur le dernier Test-amant de la nuit Le désormais
d'un corps Lourd et sourd Repose sur le diapason Du
silence de l'autre
Peau-cession
***
Inextinguible
feu De mèche du printemps Tressé dans
l'air du temps Mangeur de temps Non pressé d'en
découdre Avec L'intransigeante infinitude
Le
puzzle de la vie Se porte en bandoulière Sur le mât
d'un radeau Porté au gré de l'eau Où
décante l'insubmersible Fleuve
Éternité
***
Lui
Généralement
singulier Généreusement pluriel Le
verrez-vous demain Partir main dans la main Avec son œil
qui luit Diviser son fantasme Pâtir Du masque
masculin Prétendre et tendre Vers la maturité D'une
homo-gène paternité Uniquement visible À
la commissure des
rêves LÉON-NOËL NOËL-LÉON Palindr-hommes Camé-Léon
***
Le
feu artiste naît À l'angle d'une
rue Prodigue Silencieux Clé Gourmande
des regards Friands De regards gourmands
Feu de
joie Succomber sans mot dire En ces rais de prunelles Et
tomber enjoué Dans les rets des Chimènes Fou
de joie
***
Passée l'aiguille Du
fil des printemps Passé le cap De bonne
espérance Longtemps le temps Ne dure pas
Affronter
le supplice Des danaïdes De brumes nébuleuses De
la dépossession A jamais Se perdre Sous la
peau de la terre Passé le crépuscule des yeux
Il
est vain d'envier Le sort de l'animal Que n'interpelle
ni L'alpha Ni le malaise existentiel De l'oméga
Sorti
de l'ombre du doute L'obscur moment viendra Attendre Atteindre
ce passage ultime De l'isthme mystérieux De la
vérité Du meilleur Touchant alors au
pire
Toccata et Le drapeau du dernier
soleil Déchirera son arc-en-ciel Au vent
ascensionnel De la fugue de l'orgue
***
Va
savoir? Si la courtoisie du miroir Te parle avec
sincérité De l'image du jour Qui fait face Ou
du chemin Du temps passé
Va savoir! Si
l'au-delà de l'âme Se pare tous les
ans Des chaudes couleurs de l'automne
Va savoir! Quand
le vent de la chair-amie Aspire ou fait
claquer L'étendard Baudelairien De la concupiscence
Pendant
que le monde tourne Va savoir! Si l'homme avance? S'il
recule? S'il tombe?
Tombe Industrie
dévoreuse D'Éternité
***
Ultime
auteur Avant que ne s'allonge Le Silence Dans le sillage
sans fin du néant Sirote sans mot dire L'élixir
renaissant De l'humanité incessante
Va savoir Si
quelque âme Souveraine des ténèbres Devenue
comète Visitant l'infini des planètes Saluera
De la main au passage Le trou noir du néant
***
À
Victor Hugo!
Accordez-moi! le droit De lester une
larme Sur le récit final De la «bruyère
en fleur»
***
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