Tapis
vert d'Aubrac, Un paisible taureau bai Use la couleur.
Près
de Roquefort, Des spirales de brebis; Un berger
penseur.
Troupeau de moutons, Conciliabule ovin Où
tout tourne rond.
Le chien et sa rage Cerbère
des pâturages Court au surmenage.
Les blanches
génisses Portent l'ombre sur leur dos; Leur ombre
broutée.
Eden d'Orient Babylone est suspendue A
nos oui-dires.
Allées de pivoines Le centre du
nouveau monde : Jardins de Métis.
Harmonie
toscane Cyprès-flèches, Cupidon Borde les
allées.
Sublime Alhambra Les jardins t'ouvrent
leurs bras; Colombe à Grenade.
Une pergola Deux
surprenants magnolias : Villa Carlotta
Vierge le
gravier, Un topiaire endimanché : Art
prémédité.
Arbousiers en
fleurs, Arbuste aux fruits
mutants; Exhibitionniste.
Projecteur solaire, Vigne
vierge de corail. Vitrail en automne.
Verticalité, Il
suffit de trois cyprès; Nouvel horizon.
Les
coquelicots Font fuir la monotonie Des champs de
blés-blonds.
Chemin de rocailles, Baptisé
par la sueur, Ridé par la pluie.
Pelouse du
square, Cent fourmis et dix limaces Grignotent la
place.
Lendemain d'orage Rivière de
diamants Offerte au levant.
Vivante Camargue Les
neurones de ton Rhône Métissent ta mer.
Pourquoi
en prison M'a-t-on mis vil camarade; Zoo
illogique.
Arpents du curé, Sein du village
perché Béni des oiseaux.
Sous le
parasol L'hallali des cigales Chasse mon ardeur.
Soleil
du matin Et le bonheur prend racine Sous mes
oliviers.
Fragrances du thym Foulé au petit
matin Par mille lapins.
A la Saint Martin Festival
des lauriers tins; Eté clandestin.
Les
hortillonnages Donnent aux marchés sur l'eau Des
couleurs, en Somme.
De potron minet L'araignée
file son oeuvre Perlée de rosée.
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Foi
de jardinier Le cyprès majestueux Fuit la
pesanteur.
Le vignoble d'août Verse perles et
rubis Dans sa vérité.
Figurant des
doigts Le cèdre présomptueux Objure
d'oukases. Stéréotropisme, Seul le lierre lui
fait front; Duo d'allégeances
C'est un
artichaut Qui, à demi dévêtu Plagia la
toupie.
Sous son vert ramage L'arbouse a
confectionné L'épais Kilim rouge.
Chaleur
et repos, Lecture, au creux du hamac Où le livre
tombe.
Calme pergola, Une mouche cabotine, Le chien
ouvre un oeil.
Coussinets du chat Vont dénicher
le silence Au sein de l'Eden; Le meilleur moment Entre
safran et oseille Pour peu s'enrichir.
L'amour et l'eau
fraîche, A la faveur du vieux puits Oui au
cabanon.
Le tas de fumier, Chef-d'oeuvre
d'irrévérence Est incontournable.
Au
jardin pascal Les semis cherchent les cloches; Les enfants
récoltent.
Champ de tournesol, Bonheur de tous
bourdonneurs, Paye des abeilles.
Au fond de la cour Une
poule atrabilaire, Un jeune chien fou.
Une plume
vole La volaille effervescente Impulse le vent.
Perdu
en jachère Un cognassier trop chétif Avorte
ses coings.
Charpies de décembre Sous l'élégant
blanc manteau Jamais démodé.
Sous le
blanc manteau Délavé par le soleil : Charpies
de février.
Un bénédictin Qui
torture la nature Sort son sécateur.
Pas l'ombre
d'un doute Un hortensias assoiffé Maudit le
soleil.
Bonheur et pré vert Joli vert de
l'olivier Ces verts de l'hiver.
Le parc du
château Pérennise la magie Des hautes
futaies.
Le chêne est témoin Au village
des jurons Rangé des charrettes.
Après
les vendanges Les feuilles mi-sang, mi-or Vont tourner la
page.
Pompons du champ d'ails Ou l'école des
chatons; En récréation.
L'hiver, les
kakis Donnent au plaqueminier L'air d'un sapin chauve.
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