- M O S A Ï K U S -

Mosaïque – haïkus - permanents -

Claude GUIBBERT – 2004/2005/2006/2007....


Fond d'écran – création de l'auteur –


Au jardin de courbe-l'échine
Les fleurs bécotent les papillons.



Pacifiquement
Chevaux blancs et taureaux noirs
Boivent la Camargue.

Le coq se réveille
Le soleil va se lever
La lune biaise!

Au feu du soleil
La compagnie des cigales
Répète «tsé-tsé».

Piazza San Marco
Sans vapeur et sans reproche
Avant les touristes.

A la mi-août
La canicule sévit
Le melon séduit.

Le cèdre géant
De ses ailes déployées
Survole le parc.

Petit âne gris
Relégué au fond du pré
Doux comme l'automne.

Le thym accompagne
Les effluves de vendanges
Le peuplier frissonne.

Deux papillons blancs
Butinent l'éphémère
De leur
C.D.D.

L'ocre des coteaux
Jaune et pourpre des vallons
Viv' le vin nouveau.

Dessous de dentelle
Envolés de l'étendoir
Mistral Fétichiste

Matin embrumé
Le muret de pierres sèches
Est aussi mouillé.

Les statues du square
N'ont pour se parer du froid
Qu'un manteau neigeux.

Un sachet plastique
Emporté par le mistral
Visite le ciel.

Le portail s'éclaire
Ouverture automatique
Clin d'œil à l'auto.

Le temps des vacances
Sur un ruban d'autoroute
Naît la LIBERTE.

V'la les aoûtiens
Au camping des terres rouges
Rien que des culs blancs.

Tendres giboulées
Le forsythia en pleurs
Sur le sort des jonquilles.

Apprendre à oser
A l'école des artistes;
Et le mime osa.

Un rang d'aubergines
Sur un étal de primeurs :
Des bébés dauphins.

Une flaque d'eau
Près du vase de pensées;
Une double vue.

Les trottoirs de Nîmes :
Ponctuations écrasées
Tous les chiens en laissent.

Le vent dominant
Gonfle les jupes des filles
Juste soulevant.

Peuchère à Marseille
Deux seins roulent sur la piste
Mondial de pétanque.

Au bord du talus
Des citrouilles naturistes
Bronzent au soleil.

Derrière un rideau
La pleine lune fume
Le tabac des brumes.

Encore brûlante
La confiture de coings
Dans un pot tout rond.

Creuser un trou
Près de la haie d'éléagnus
Le nez dedans.

Finies les trémières
Escroquées par l'escargot
Que je vais croquer.

Torrent de transhumance
Le troupeau de brebis
Coule dans le sentier.

Troupeau de mouton
Enroulé au pied du chêne
Tapis pure laine.

L'anticyclone Indien
Donne des idées
Au jardin d'hiver.

Plateau-repas
Pour les brebis du Larzac
Herbes givrées.

A l'Ouest levant
Ils ont tranché la lune en cinq
Fils du téléphone.

Seul sur le vélo
Animé par les beaux jours
Un duo de fesses.

Quatre fois le tour
Du rond -point aux boutons d'or;
Plaisir giratoire.

L'écureuil urbain
Sur les fils du téléphone
Ignore WIFI.

Tiédeur du matin
Les fragrances de glycines
Le bonheur du thé.

Orage d'avril
Un chien errant sans collier
Assoiffé de flaques.

Sortie V.T.T.
Trois escargots évités
L'odeur des genêts .

Le retour du loup
Ce soir le berger s'endort
Comptant ses moutons.

Silence en montagne
Un vol de papillons blancs
Un grand aigle noir.

Silence rompu
Par le gravier du chemin
Les cris de marmottes.


    Le chemin de crête
    Chênes lièges tourmentés.
    Musée de plein vent.

    Viaduc de Millau
    Prêt pour le concert des harpes;
    Le Tarn reste au lit.

    Les tulipes trinquent
    Leurs calices lie de vin;
    Rosé(e) du matin.

    Soleil de juin
    Première rose trémière
    Aux oreilles pourpres.

    La route du tour
    Tranche en deux le peloton
    Le temps d'un rond-point.

    L'échappée du jour
    Transcende le peloton
    Sous la flamme rouge. (Tour de France – 2005)

    Accueil Alsacien
    La cigogne fait de l'ombre
    A la caravane.

    Jeune figue brune
    Cherche sucre raffiné
    En vue confiture.

    Ce n'est pas un cerf
    Ici la foudre a sculpté
    Le vieux châtaignier. (Dordogne Périgord 9/05)

    Au milieu du pré
    La cathédrale est de paille;
    Congé sabbatique? (Lévezou 9/05)

    L'escargot titube
    Dans la flaque après l'orage
    Cornes d'abondance

    Ballet d'un quart-d'heure
    Chorégraphie d'étourneaux
    Au soleil levé.*

    X,Y ou Z
    Incrustations sur la neige;
    Des traces d'oiseaux.

    Faveur du dimanche
    Au soleil et en silence
    Le Jardin te parle.

    Sur le pare brise
    Fond le retard du matin
    Vivement l'été!

    Une poche d'eau
    Dans la faille d'un rocher
    Le bain d'un moineau.

    Cette année la vigne
    Ne sera pas vendangée
    Signé : tracto-pelle.

    Le poids de la pluie
    A défiguré les fleurs
    L'amandier en neige.

    Qui n'est pas accro
    Des vergers fleuris en mars
    Plaine de la Crau.

    *

    Tondeuse à gazon
    Ne reconnaît pas les trèfles;
    M... un quatre feuilles!

    Terreur au jardin
    Le Mistral devient violent
    Les iris violets.

    Le sentier descend
    Où la pluie donne en partage
    La boue des sangliers

    Dans les graminées
    Le chat court après la chatte
    Féliboom de mai.

    Vingt plans de tomates
    Encordés à vingt tuteurs;
    Vingt cadrans solaires.

    Au clocher-tarmac
    L'escadrille de pigeons
    Tournoie et me nargue.

    T-shirt au soleil
    Revenu après l'orage
    Et le dos qui fume.

    La brise se lève
    La jeune rose trémière
    Picore un cyprès.

    Livreur de lumière
    Le soleil joue dans les branches
    Du pin parasol.

    Le peuplier jauni
    Jette des pièces aux passants
    Aumône d'automne.

    Concert en forêt
    Un trio de tronçonneuses
    Élague c'qui verdit.

    Fortune du matin
    Des perles sur les carreaux
    Tempête du sud.

    Une mer de brumes
    Le viaduc de Millau
    Sans Millau.

    Un vol de lumières
    Au dessus de l'autoroute
    T.G.V. De nuit.

    Au coeur de février
    La neige des amandiers
    Titille un chaton.

    Rentrée de vacances
    Dans le grand parc du lycée
    Un merle apeuré.

    Entre deux nuages
    Orchestrées par le mistral
    Les étoiles dansent.

    Mille va-et-vient
    Sur le mur de pierres sèches
    Cité des lézards.

    L'ombre des bambous
    Près du jardin Japonais
    Et le thé qui fume.

    Les belles de nuit,
    Les belles de nuit, effluves;
    Les belles de nuit!

    Canal du Midi
    Mille reflets du soleil
    Bercent les platanes.

    Au jardin bio
    Le seul outil pour désherber
    Est le dos courbé.

    Silence immuable
    Les parois aux couleurs fauves
    Des chaos inertes.

    Pour l'éternité
    Le rocher mêle sa source
    A la lumière.

    ( mise à jour le sept septembre 2007 )





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Claudeguibbert@yahoo.fr