A
l'insu du soleil Le sommeil se complaît A reposer la
tête Sur le sein tendre De la nuit
* A
l'image de l'iceberg chef-d'œuvre Qui s'émancipe Dans
la débâcle d'une nuit blanche Nul ne peut
revendiquer La paternité de ses rêves Fugaces
soliloques en péril Où quelques leurres
apatrides Dérivent en silence Portées par le
courant De leur précarité Vers
l'intransigeante éponge du temps
* Fermons les
yeux! Au fur et à mesure Que la nuit se consume La
bulle de la lune avance Et l'esprit s'abandonne Au
vertige De l'horizontalité
* Tant de nuitées
obscures Ont dérouté mes pensées Sur
les larges méandres De l'inconscient
invité
Onirographie Rideau de brumes
insondables Où disparaissent les fantômes Où
apparaissent les fantasmes
* Plus linéaire que
suicidaire Le soleil Plonge et nous plonge A son propre
rythme Dans la cécité Libérant –
prodigieusement - Par nécessité Le corps et
la conscience De toute pesanteur diurne
* L'obscurité
de glace Drapée dans son invisible
austérité Misérabilise L'irrévocable
fauteur de sable Et l'entraîne pour quelques heures En
direction d'une énième Traversée du
désert
* Un intense silence Installe ses
reliefs de nudité Oasis de mirages évanescents Fuyant
la promiscuité Vers cet oppidum inconnu De
réminiscence Ruisselante du MOI
* Napperon
de dentelle - Péripatéticienne - Caressée
par l'obscur Avec toi j'entrevoie les noces Du profil ma
nuit
* A l'heure où les Anges-gardiens se
dissipent Il suffit seulement De quelques poussières
cosmiques Pour ensemencer nos songes-creux D'étoiles
filantes
* C'est parce que nous nous aimons Que
chaque nuit Derrière le voile de mes songes Je ne
m'interdis pas De déshabiller (Voluptueusement) La
concupiscence
Blanc-seing pour un sein blanc
* De
grâce Laissons le verrou fermé! Je rêve Donc
je suis! De Grasse.
*
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A
l'instar du fakir Marchant sur des fumerolles Nos rêves
noctambules Piétinent les dernières braises du
jour Pour ensuite virevolter S'enfiévrer de
volutes Sur le lac gelé Que nous abandonne la
nuit
* Une taureau naît Dans l'anthracite du
crépuscule Ignorant les barrières de
l'inutile Soutenant l'insoutenable Ou franchissant
l'infranchissable Allant même jusqu'à perdre Le
bénéfice de ses deux oreilles Le taureau
sombre Dans la mare De l'aube pourpre
* Les mots
vont battre les pavés En direction des ponts-Levis De
nos intimes ambitions
Mis à part quelques fois le
dimanche Les mots du jour Paraissent lourds Sur la
catapulte des circonstances
Les mots du soir Sont les
miroirs De l'idiome des alouettes
* Pour mieux
éclairer mes nuits Sur l'autel des menus-souvenirs Je
brûle l'essence des parfums Issus de ces flacons Où
reposent les rêves
* Douze coups de
minuit Inséminent les heures Dans le ventre chaud De
la file des lendemains
* Folle passion Clorinde
souviens-toi De ces nuits de douce plénitude Le
poète rêvait Beaux yeux d'une
Muse (Vers?)
* Trempant les mains dans son argile Tu
façonnes la nuit De ton credo fragile
* Qui
ne rêverait pas De revivre à rebours Le
parcours qui précède Son amertume Jusqu'à
la Terre ferme De l'utopie–Palindrome
- De La Vie Du- Re
* M'évader
dans le soir Pour tenter de forcer La porte dérobée Du
réduit contraignant Panacée D'une rigueur
inéquivoque
* Œil d'une galaxie Flamboyant
ou torve Le silence réversible S'atrophie dans
l'opium bénéfique D'une serre florale Où
va le surprendre L'épine dure du réveil
* Un
arbre inerte Vaut la fortune D'une nuit franche Un
cauchemar Irrépressible Scie une branche
* Dans
la nuit le sommeil N'est que la soie de l'ombre D'une âme
aux multiples replis
*
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