Un
beau jour, bel ailleurs - ___________________________ Chausse
tes bottes En tous lieux Va! où la doctrine de
l'ailleurs Chuchote A l'oreille tendue De la
thérapie Des désirs apatrides
*
Explorateur
du futur Tu marches sur l'instant Et jouis des faveurs
diligentes De tes propres mots
Dans la peau du
soleil De ton âme L'ombre voudrait piller Le miel
des Anges Et longer la virginité De cette précaire
énergie Des lendemains renouvelables
*
Toujours Ou
trop longtemps Chercher ce prétendu verrou Du
portail à battants Ouvrant sur l'ailleurs inconnu Vers
où? Quand? Comment? Pourquoi?
*
On
se crée des images frêles De je ne sais quel
nuage grêle Modelé par le vent décevant Du
triangle rugissant D'une insurvolable
utopie
L'invraisemblable Peut débusquer Aux
antipodes L'ailleurs sublime
A tire d'ailes L'ailleurs
attire Les migrateurs L'hérésie arme son
fusil Stupide inertie Frustrée de sa
besace
*
J'apprécie singulièrement La
douceur De cette gourmandise Qui se glisse doucement Dans
le pluriel de la saveur Du pain d'épices De tant de
tendres Désirs d'ailleurs
*
L'ailleurs
occasionnel Coiffe l'illégitime De tissus de crépon
de soi-même Froissé dans l'incorporel De
riches pulsations Binomiales
Au signal du temps
divisé La main de l'intransigeance S'intègre
dans la démesure
Petit ailleurs Des
retrouvailles Vaille que vaille Au vent du large Autour
de l'œil du monde
*
Ne me demandez
pas D'avancer sagement pas à pas Vers l'ultime
voyage Sous les fourches ultimes De cet incongru
calendrier A l'unisson De ces vertueux du courage Qui
partagent la vie De la sérénité Jusqu'aux
extrêmes limites De la prunelle dérobée Du
crépuscule des yeux
*
Qui refuserait de
pérégriner Pour le sourire bleu De la sirène
de la mer Perfide enchanteresse Qui distribue La brise
fraîche De l'amer A ceux Qui n'en reviendront
peut-être pas
*
Il suffit de la trille
martelée D'un unique jet d'eau Pour fidéliser
sans effort La nomade égérie Qui chante
l'hymen Couru en la mémoire De n'importe quel
lointain ailleurs
*
Douce vie Au centre de la
page D'un voyage A travers l'univers du verbe
Assise
au bord de son nuage Une plume sincère Prolifère
et s'allume Qui s'insère et préfère L'atmosphère
féerique De la spirale de la sphère Sortie
du centre des entrailles Dans la pagaille D'un art
nouveau
*
Mille regards arborescents Habitent
l'opium De nos yeux clos
Lieu commun Où les
fagots De nos flamboyants souvenirs Flambent sur
l'autel De nos conques de songes
*
Je ne vois
pas pourquoi Géant Atlas un jour Ne se lasserait
pas De son monde porté
Dès lors colosse
fuis! Défroque la torture De toute
hégémonie
Clandestin au cœur
lourd Apostat aux mains vides Fuis ton vague à
l'âme! Cours vite déflorer L'intimité
de ta sérénité
Fuis!
n'emportant Dans ton baluchon Que tes rêves
étranges Ces rêves d'étrangers Allégeurs
d'allégeance
*
Il faut savoir : - Partir
au large et revenir Sans toison ni partage - Monter dans
le vent De l'aspirateur d'inquiétudes - Libérer
les larmes recluses - Franchir l'autre face du mur -
S'affranchir de l'instant qui passe Sans y perdre la face
*
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L'abeille
du stylo Flagorneur Butine la fleur du papier Le
meilleur Du miel de papyrus De lointains jardins A
portée de la main
*
Au bonheur des
fratries De vapeurs de conquête Que l'on allaite A
compte d'éprouvettes De vibrations spatiales Et
d'infini
Aux humains harnachés Arachnautes dans
l'humilité d'un hublot Chantres de l'impasse des
solstices Ne briguez pas le centre De
l'incommensurable! Derrière l'espace Il n'y a que
l'espace Où l'espace n'a pas de sens
Vertige
ombilical Heureux car il corrige Le fil d'Ariane de la
panne Et l'opercule de la bulle Privée de
crépuscules
*
Entre le crépuscule Et
l'aube qui se dérobe Je provoque mes soliloques Je
plonge dans mes songes Je nage nu sur les nuages Au céans
de mon océan Les langues de lagunes Délitées
se délient Au soleil du réveil
*
Joueur
de mots Frère des sons Jongleur de
pauses Inspirateur de courants d'air La concurrence du
silence Donne à la pertinence Ses lettres de
cadences
Parcours tortueux Sur les virages gigognes De
la Vérité
*
Ouvrir
unilatéralement Le sésame Du rêve de
voyages Qui caresse une nuit sans bagage Tavelée
aux couleurs Des palettes secrètes De l'hypnose Qui
déraisonne
Sous l'effet de la pulpe charnelle De
son intime closerie Un démon de mousse S'autoproclame
otage Et partage le pèlerinage De ses lubies
lubriques D'une aménité Portée aux
nues
*
L'inconscience à cru Chevauche la
chimère De ses envies d'ailleurs Et voyage à
l'index De ses lointaines habitudes
*
Même
mille quarantaines N'empêcheront jamais L'encre
vagabonde et bavarde De s'épancher sur un
buvard
Atypique taureau Tourne et retourne Au pacte
du ciel De ta mielleuse insouciance
Vagabond d'âge
mûr Les vagues de larmes sèches Du supplice
de tes quarantaines S'échouent sur les plages Des
petits matins De la terre promise
*
Ne cherche
pas Éphémère courroux L'expression de
ton masque Fantasque La dague du
gourou Bouillonnant Dépasse de la communion De
son ogresse dentition
Brûle la malle de ton
adversité Sur le feu du bûcher Ambulant Nourri
de brindilles De ton impatience
Personne ne
marche Impunément Sur la queue du cerbère Affamé
de poussières D'ailleurs prodigues
*
D'ailleurs Dans
sa débauche de clarté Qui mieux que
l'immensité Saurait nous parler de contraste
Au
guichet de sa banque Un saltimbanque du couchant Pour
quelques secondes Prête ses rais Aux liserets De
l'aile des nuages
Le ciel en mouvement Continue de
jouer De la flûte de Pan Vers l'abîme
attristant D'un inaccessible hermétisme
* Sous
le regard d'un Ange D'âge mûr Cantonné
au pied du mur du ciel Tu perçois des raisons
d'avancer Guidé par ton ouïe Vers les pleurs
de Sirènes
Décalage permanent Des heures
qui te leurrent Au point que tu te jettes Dans la gueule
du tunnel des circonstances Cette cage gardée Où
l'aile d'une coccinelle Frôle la nuque des Anges Anges
gardiens Aliénés à la source du
ciel
Ton ailleurs pétrifie Le noyau de tes
souvenirs Personne ne saura Lever les yeux au ciel En
affirmant :
-
Ce jour là il a plu!
*
Qui pourrait
redouter D'avaler d'un seul trait La diagonale D'un
authentique océan Pour venir caresser L'image Liquide
ou solide Du si large ruban Du fleuve Saint Laurent
*
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